Pierre Jean Villa Côte Rôtie 2021 Carmina
Chez les Villa, en Espagne ou en France, on a toujours travaillé la terre. Pierre-Jean n'a jamais hérité de vignes mais il a fait les vendanges,
visité des caves, goûté des vins, tracé les routes des vignobles avec ses copains vignerons.
1992 : c'est le grand saut pour la Bourgogne et ses domaines prestigieux, Mommessin, Clos de Tart…
Pierre-Jean Villa suit le vin, de la production à la commercialisation.
2003 : Pierre-Jean Villa, revient sur ses terres d'enfance et rejoint le trio des Vins de Vienne. Il en est le gardien du temple jusqu'en 2009.
2009 : Pierre-Jean Villa crée son domaine au cœur du Rhône septentrional et commence sa nouvelle vie de vigneron 100 % indépendant.
Dans le même temps, il crée avec Olivier Decelle, célèbre vigneron, propriétaire du Mas Amiel à Maury et du Château Jean Faure
à Saint-Émilion, un autre domaine à Nuits-Saint-Georges en Bourgogne où il retrouve toute l'émotion de travailler le pinot noir et le chardonnay.
Un grand vin naît exclusivement d'une terre et d'un fruit respectés. Une évidence et une éthique de travail pour Pierre-Jean Villa.
Il ne lâche rien.
À la vigne, sa seule logique est de sauvegarder la vie des sols afin de produire des vins fidèles à leur terroir.
À la cave, il accompagne le raisin avec vinifications peu interventionniste : levures indigènes, respect du calendrier lunaire pour les travaux
de soutirage et de mise en bouteille.
Au final, le vin doit exprimer cet équilibre juste et délicat entre la typicité du terroir et l'éthique du vigneron.
Côte-Rôtie « Carmina »
Carmina Burana , la cantate composée par Carl Orff, associait la puissance du chœur, la pureté des voix, la complexité de la musique et la sensualité des chants. La couleur carmin symbolise la passion et la force.
Le terroir
Histoire : Pline l'ancien et Plutarque célébraient les vins de ce vignoble sous le nom de « vin viennois ». Les premières références à la Côte-Rôtie remontent au VI° siècle. La réputation de ce vin n'a cessé de croître durant le Moyen-Âge et la Renaissance, jusqu'à le retrouver sur beaucoup de tables princières d'Europe. Le vignoble atteint son apogée en 1890. Le phylloxera et la Première Guerre mondiale le firent presque disparaître. Il renaît dans les années 1960 sous l'impulsion de vignerons entreprenants et convaincus du ptotentiel de l'appellation.L'appellation couvre 283 hectares en production. Elle s'étend au sud de Lyon sur la rive droite du Rhône et sur 3 communes : Saint-Cyr-sur-Rhône, Ampuis, Tupin-Semons.
Sols : terrasses granitiques recouvertes de gneiss, d'argile et d'oxyde de fer.
Climat : continental modéré, sec et chaud l'été, pluies régulières les autres saisons.
La vigne
Cépage : 100 % Syrah.
Âge des vignes : environ 20 ans.
Densité : 10 000 pieds /ha.
Taille : gobelet sur échalas.
La cave
Vinification : vendange éraflée partiellement. Passage sur table vibrante puis acheminée en cuve par tapis. Macération durant 17 jours.
Élevage : 24 mois en fûts et ½ muids de 500L. Soutirage et assemblage 6 semaines avant mise en bouteille.
2015 est déjà annoncé comme un grand voire un très grand millésime. A l’inverse des deux précédents, c’est la précocité et l’excellent état sanitaire que l’on retiendra cette année. En effet c’est la première fois depuis que le domaine existe que nous terminons nos vendanges en septembre. (Pour mémoire en 2013 nous avions débuté le 3 octobre).
L’hiver n’a pas été très rude mais assez long et pluvieux. Les réserves hydriques se sont bien constituées. Le printemps très ensoleillé et chaud a fortement accéléré le cycle végétatif. La floraison précoce s’est bien déroulée et la chaleur a accentué l’avance que nous avions.
Juillet a débuté par une première vague de chaleur et quelques semaines de canicule. Malgré des températures élevées, la vigne n’a pas trop souffert mais elle s’est mise en sommeil. Le mois d’aout s’est poursuivi sur les mêmes bases. Nous avions tous en mémoire le millésime 2003, ultra précoce avec des vendanges débutées mi aout. Heureusement quelques averses de pluie notamment sur côte rôtie nous ont permis d’attendre septembre pour démarrer la campagne.
2015 est un millésime qui divise les vignerons en deux catégories : ceux qui voyant les degrés monter et les acidités chuter ont décidé de vendanger très tôt même si les peaux et les pépins semblaient durs et la maturité phénolique n’était pas tout à fait atteinte, et ceux qui ont attendu, prenant le risque d’avoir des degrés élevés.
Nous avons fait le choix de vendanger sans tenir compte de l’ordre habituel qui consiste à commencer par les blancs puis enchainer par les rouges. Nous, avons débuté par une parcelle de jeunes vignes de rouge le 4 septembre, puis enchainé avec des condrieu le 7. Nous sommes repartis vendanger une parcelle de cote rotie le 15, puis nous avons coupé à nouveau des blancs pour terminer nos st joseph rouges le 24 septembre. L’épisode pluvieux que nous avons connu le week end du 20 septembre n’a pas entaché l’état sanitaire des raisins.
Sur les blancs les quantités sont un peu faibles car les peaux étaient très épaisses et le rendement en jus très bas. Pour les rouges les quantités sont tout à fait correctes. Les jus sont très intenses et les aromes de fruits noirs et rouges très présents dans la cave. La couleur est très soutenue et les tanins déjà souples. Même si l’acidité totale n’est pas très élevée, les équilibres sont très prometteurs.